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Citoyens du monde de l’entreprise, le vent de la contestation souffle sur les systèmes de management en place ! La brise légère d’aujourd’hui peut prendre avec le temps des allures de tempêtes et de tornades.

Les directions d’entreprise doivent-elles s’inquiéter ? Uniquement celles qui protègent les petits intérêts personnels de la caste dirigeante. Celles qui sont orientées vers le développement durable de leur organisation et qui savent remettre en question la pensée managériale du 20ème siècle ne peuvent que se réjouir !

Bienvenue au Printemps de l’Entreprise !

J’ai décidé d’appeler ce mouvement qui se manifeste déjà aujourd’hui et qui va prendre de plus en plus d’ampleur, le « Printemps de l’Entreprise » en référence à deux notions. La première est celle du printemps arabe qui a déclenché un vaste mouvement de contestation du peuple envers son gouvernement ainsi que l’amorce d’un renouveau et de liberté dans de nombreux pays arabes. La seconde est celle du printemps qui dégèle l’immobilisme de l’hiver et fait émerger des émotions d’envie et de plaisir.

En effet, je pense qu’il est temps pour les entreprises de sortir de l’hiver du management du 20ème siècle. Ce type de management issu de la pensée taylorienne de l’industrialisation est à l’origine des grosses structures très hiérarchisées où le pouvoir est concentré au sommet et où la spécialisation des tâches entraîne le cloisonnement des individus.
La pensée taylorienne, utile en son temps pour permettre un développement économique et social, a permis à l’humanité de franchir un cap important dans son évolution. Mais, comme toute forme de pensée dépassée, elle représente aujourd’hui notre limite pour franchir le cap suivant car elle empêche tout esprit d’initiative, d’innovation et de coopération.

Vers une redéfinition du fonctionnement des organisations

Les paradigmes et les formes organisationnelles qui régissent les entreprises ainsi que les manières de faire des dirigeants, managers et employés ne sont plus adaptés ni aux réalités ni aux enjeux de notre temps. Ce constat s’est imposé à moi très tôt dans ma carrière et semble être devenu une évidence pour un nombre grandissant de personnes aujourd’hui.

Tellement évident que certaines entreprises se sont risquées à se libérer du carcan des lourdes structures managériales autoritaires et directives pour aller vers des formes organisationnelles coopératives qui favorisent l’émergence de l’intelligence collective et de l’innovation.

Toutes les initiatives d’évolution des modèles organisationnels et managériaux auxquelles j’ai contribué en tant qu’accompagnateur ainsi que toutes celles dont j’ai pu prendre connaissance semblent converger vers une redéfinition globale du fonctionnement des organisations. Cette redéfinition tend à responsabiliser et à augmenter l’autonomie des individus ainsi que la coopération entre eux afin de permettre le développement de l’intelligence collective à tous les niveaux de l’entreprise.

Le « Printemps de l’Entreprise » désigne donc cette période transitoire qui amène les organisations à se redéfinir. Dans le sens que je lui donne, le Printemps de l’Entreprise correspond à un moment de prise de conscience qui met en exergue les tensions et les paradoxes présents dans les organisations d’aujourd’hui et qui les invite à évoluer en terme de paradigmes, de structures et de pratiques. Il permet de faire une révolution ET une évolution des organisations en même temps.

Tous responsables

Pour faire éclore les organisations de demain, nous sommes tous responsables de faire notre part : dirigeants, managers, employés, clients, fournisseurs et indépendants. Co-responsables, nous agissons pour instaurer une façon plus humaine de créer de la prospérité au sein des organisations.

Un jour, dit une vieille légende amérindienne, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le Toucan, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? »
Et le colibri lui répondit : «Non, mais je fais ma part».

Cet article est le premier d’une toute nouvelle série intitulée « Le Printemps de l’Entreprise ». A travers cette série, je souhaiterais partager avec vous les expériences et les observations accumulées en tant qu’accompagnateur de nombreuses entreprises et vous présenter quelques outils de fonctionnement utilisés notamment par les entreprises dites « libérées ». J’aimerais également mettre en avant des exemples concrets d’entreprises ayant traversé leur Printemps à travers la synthèse de différents ouvrages sur le sujet.

Lionel Barets, le 12 mars 2015

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